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Tunnels "Art of Living Dangerously" (Buckyball Music) Si je vous disais que le bassiste de
cette formation n'est autre que Percy Jones. Mais si ! vous savez, celui
qui jouait aussi (et qui joue encore) au sein de Brand X, le groupe de
jazz rock dans lequel Phil Collins partageait son temps avec celui de
Genesis pendant les années 70. Nous le retrouvons aujourd'hui (Percy
Jones) au sein d'un groupe dont il occupe finalement le poste de bassiste
depuis quand même 1993. C'est avec Marc Wagnon (claviers) qu'il
co-dirige Tunnels, au moins du point de vue de l'écriture. Mais
c'est bien sa basse qui prend clairement la vedette au niveau du rendu.
C'est un parti pris qui ne se discute pas dans la mesure où notre
homme n'est pas un manchot. Musicalement, c'est du jazz rock dans l'esprit
de Brand X, c'est à dire très démonstratif, très
virtuose, mais avec ici un climat très moderne, futuriste, et de
temps en temps atmosphérique (ici, peu de claviers analogiques).
Le quatrième album de Tunnels est un live enregistré en
2003 aux Etats-Unis. Le répertoire, parcourant 10 ans de carrière,
est assez homogène. Deux titres ont d'ailleurs été
saisis lors de l'incontournable festival progressif NEARfest. Sur ce qui
est de mon point de vue le plus beau morceau de ce CD (" Wall To
Wall Sunshine ") on retrouve le guitariste John Goodsall (ancien
complice de Jones du temps de Brand X) et le violoniste Mark Felting dans
un superbe duel de solistes très proche de la grande époque
du Mahavishnu Orchestra. Les autres titres sont d'une très bonne
tenue, avec des thèmes assez peu marqués, et qui finissent
par séduire mélodiquement qu'au bout d'un certain nombre
d'écoute. Il faut dire que la part belle est donnée aux
nombreux soli parfaitement exécutés par les guitaristes
(citons également Van Manakas) soutenus par la basse surpuissante
de Percy Jones. Bon, vous avez compris, ce n'est pas une musique facile,
mais elle mérite qu'on s'y attarde. Le jazz fusion a encore de
beau reste au regard d'un groupe comme Tunnels ou de celui d'un autre
vétéran du Prog, Bill Bruford et son Earthworks.
(P.R) |