Voici enfin le deuxième album d'un groupe américain qui a véritablement créé la surprise en 2000 avec " Through And Through ". Se positionnant vers la même direction que l'Echolyn de la grande époque (1992-1995), The Underground Railroad, dominé par le duo Kurt Rongey - Bill Pohl, fut considéré pour beaucoup comme l'un des grands espoirs du rock progressif international. Leur musique inspirée et riche en rebondissements multiples (trouvailles harmoniques et mélodiques proprement hallucinants) est heureusement, après cinq ans d'attente, bien présente pour " The Origin Of Consciousness ". Disons le franchement, cet album ne sera pas à l'évidence un disque de rupture. Il sera à l'avenir considéré, je pense, comme l'album de référence asseyant définitivement le style Underground Railroad. On y trouve par exemple le titre " Creeper " qui est la suite de " The Doorman ", présent sur le premier disque. On trouve aussi pour notre plus grand plaisir ce mariage parfait entre classicisme (les claviers majestueux de Kurt Rongey) et rock (la guitare virtuose un soupçon jazzy à la Holdsworth de Bill Pohl), une écriture mélodique alambiquée nécessitant une écoute plus qu'attentive mais qui permet au final l'accès à un véritable enchantement. Il est vrai que la musique d'Underground Railroad n'est pas aussi consensuelle qu'un Spock's Beard, par exemple. Ce n'est pas une raison pour en négliger sa part sur la scène progressive. Coté personnel, le line up reste inchangé : Le bassiste Matt Hembree et le batteur John Livingston assurent encore la section rythmique. On notera au passage une présence plus accentuée de la guitare de Pohl, qui s'implique au passage plus souvent dans le travail des compositions. Rongey cède donc du terrain à son compère, ce qui est très bénéfique pour la cohésion du groupe qui se voit offrir la possibilité de participer cette année au festival ProgDay. Une très belle consécration pour des musiciens qui comptent et qu'il faudra continuer à suivre de très près (comme nous l'avons aussi fait auparavant pour Spock's Beard ou les Flower Kings il y a dix ans déjà).

(P.R)