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Hugh Hopper "Hopper Tunity Box" (Cuneiform Records, Rune 240) Attention, ceci n'est pas une
nouveauté mais la réédition d'un album, le plus souvent
jugé comme mythique par les inconditionnels de la scène
de Canterbury. Je préfère le préciser car il faut
savoir que ce cher Hugh Hopper est, plus que jamais, encore en activité
artistique et de bien belle manière. Il joue toujours dans Soft
Machine Legacy mais aussi dans Brainville 3, un trio expérimental
avec David Allen et Chris Cutler. Mais ce n'est pas le sujet qui nous
occupe aujourd'hui. " Hopper Tunity Box " est le deuxième
album solo du bassiste de Soft Machine et est enregistré en 1976
dans le studio mobile de Yes (ça c'est pour faire le lien avec
le progressif mainstream !), mais pas avec les musiciens du dinosaure
(quoique cela aurait été original). Hopper s'est entouré
des amis avec lesquels il a déjà joué à l'époque.
Parmi eux on trouve en particulier le batteur Nigel Morris (du groupe
Isotope qu'Hopper venait de quitter), Elton Dean et Mark Charig (deux
des trois souffleux que Soft Machine avait recruté pour quelques
semaines en 1969), le saxophoniste Gary Windo ou le claviériste
Dave Stewart (alors membre du groupe National Health et avec qui Hopper
a joué au concert de Robert Wyatt en 1974 pour la promotion de
" Rock Bottom "). Le résultat est paradoxalement assez
accessible surtout si on le compare à celui du premier album solo
" 1984 " sorti en 1973. Ce dernier était très
expérimental et plein de trouvailles sonores comme un prolongement
encore plus radical de " Virtually ", morceau que le bassiste
avait écrit pour l'album " Fourth " de Soft Machine en
1971. " Hopper Tunity Box " est plus proche d'un jazz rock à
la Canterbury (les groupes Hatfield And The North et Gilgamesh sont passés
par là car nous sommes déjà en 1976), synthèse
d'expérimental et de mélodies accessibles, avec un gros
travail à la production dont cette réédition fait
enfin honneur. Une fois de plus, on n'en attendait pas moins de la part
du label américain qui contribue à réveler à
quel point cet album témoigne de l'appartenance et de l'influence
majeure qu'Hugh Hopper a exercé sur la scène de Canterbury.
(P.R) |