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SIMON STEENSLAND « Fat Again» (AltRock Production, ALT 007) Dire de Simon Steensland qu’il ne fut seulement que le premier batteur de Landberk, groupe suédois faisant parti du trio revival progressif avec Anekdoten et Anglagard au début des années 90, serait drôlement injuste vis-à-vis du musicien, auteur-compositeur et multi instrumentiste. De plus, et même si la musique des trois groupes cités plus haut est clairement digne d’intérêt, Steensland s’est très vite détourné du rock progressif symphonique pour puiser dans des influences plus radicales et avant-gardistes et créer son propre univers sonore dès son tout premier album, « Simon Lonesome Combat Ensemble » (1993). Puis vint « The Zombie Hunter » (1995) où déjà il faisait jouer à ses cotés le batteur tentaculaire Morgan Agren. La maîtrise de son art fut atteint lors la sortie de « Led Circus » (1999). Une rythmique à couper le souffle, une complexité des arrangements et une ambiance très pesante à la sauce Univers Zero, Magma, Present. Il en est encore de même avec ce dernier album, dix ans plus tard. Même si on reconnaîtra aujourd’hui le style Steensland, il est intéressant de noter qu’à chaque rendez vous discographique un élément inédit s’ajoute à l’ensemble. Sur « Fat Again », ce sont les chœurs féminins qui occupent une place de choix à coté des inévitables harmoniums, Fender Rhodes et section rythmique à tomber par terre (c’est Steensland qui tient la basse). Deux morceaux épiques de plus d’un bon quart d’heure laisse à son auteur le temps de développer ses talents de mêler des climats contrastés au détriment peut être s’un manque d’intérêt pour la mélodie. Des morceaux très courts en revanche comblent un peu plus ce manque. Dans l’ensemble, il s’agit d’une musique exigeante et donc difficile à appréhender dès la première écoute. Mais Simon Steensland mérite pleinement qu’on s’intéresse à son œuvre, surtout si l’on est déjà fan de Mats & Morgan et d’Univers Zero à la fois. En plus « Fat Again » dispose d’une excellente qualité sonore, contrairement à ses prédécesseurs. En cela aussi, Steensland signe là son meilleur album.
(P.R) |