Cela faisait quelques années que je sentais qu'il se tramait une histoire de scène progressive en Israël. Du temps de la période où Dave Kerman, alors batteur de Thinking Plague, 5 uu's et Présent, vivait dans l'état hébreu, quelques albums produits sur place par un certain Udi Koomran furent considérés par la suite comme faisant parti des disques majeurs de la scène progressive avant-gardiste. Il s'agissait de deux albums solos de Dave Kerman et de deux derniers albums de Présent. Et puis, il y a eu un peu plus tard l'émergence du groupe Ahvak, dont la dernière participation aux Tritonnales de 2005 a permis une reconnaissance internationale (enfin, ne nous emballons pas, cela restera au niveau du microcosme). C'est toujours ce fameux producteur bidouilleur, Udi Koomran, fan de David Allen et de Gong, mais aussi un érudit de tout ce qui touche à la musique progressive avant-gardiste, qui officie cette fois à l'élaboration du premier album de Sympozion, un tout jeune groupe israélien. Contrairement à ce que certains auraient peur de croire. La musique n'est nullement obscure ou absconse. Il s'y dégage au contraire une vraie lumière, comme un joyau. C'est un rock progressif précieux superbement produit faisant alternativement référence à Hatfield And The North, aux deux premiers albums de Genesis (pour le coté folk), à Gentle Giant mais aussi à Frank Zappa. Tout est dans la finesse, malgré la présence de deux guitaristes Elad Abraham et Ori ben-Zvi soutenus par le claviériste Arik Hayat et compositeur principal du répertoire. Harmoniquement et mélodiquement impressionnante, la musique de Sympozion est belle, tout simplement. Elle plairait sans aucun doute aux amateurs de raffinement et d'émotions fortes. Sympozion est une véritable révélation qui fera j'en suis sur beaucoup de bien pour le milieu progressif. A surveiller de très prêt !

(P.R)