Amon Düül II
Fin des années soixante, Allemagne de
l'Ouest. Suite aux évènements de mai 1968 se mettent à germer un nombre incalculable de
communautés regroupant des jeunes face à un avenir incertain mais habité par ce profond
désir de vivre l'instant présent. La communauté AMON DÜÜL est de celles-là. Bien
qu'ils s'exprimaient par le biais de la musique au travers d'une série d'albums tous
aussi étonnants les uns que les autres, rien ne pouvait les empêcher de faire une croix
sur leur vie communautaire, pas même les perspectives de la gloire.
Pourtant, parmi eux, John WIENZIERL (guitare), Chris KARRER (violon) and Renate KNAUP
(chant) carressaient de plus grandes ambitions artistiques. C'est ainsi que la formation
d'origine se scinda et donna naissance à AMON DÜÜL II. D'entrée de jeu, ils
s'inscrivent dans l'école psychédélique allemande, aussi rebaptisée Kraut Rock, avec,
au moins, trois albums monumentaux.
C'est d'abord Phallus Dei (1969), puis deux doubles albums conséquents et
insaisissables, Yeti en 1970 et Dance of the Lemmings en 1971. De titres
courts et percutants, en guise de rock allumé, aux grandes expositions planantes
dépassant allègrement la demi-heure, tout, absolument tout, passera à la moulinette.
L'influence des cultures orientales se fera grandement sentir dans ses morceaux.
A cette époque, AMON DÜÜL II est sans conteste la formation phare de l'Allemagne de
l'Ouest et fait office de PINK FLOYD teuton, d'autant que
leurs spectacles n'ont rien à envier à leurs cousins germains. Ce n'est pourtant pas
pour autant que le succès commercial viendra frapper à leur porte.
Ils décident donc de la forcer, avec, dans un premier temps, Carnival in Babylon,
en 1972, pas abouti, et indécis quant aux directions à prendre, puis avec Wolf City
(1973) et Vive La Trance (1974), albums aux propos plus succints et
simplifiés qui s'approchent peut-être plus de la définition même du rock progressif.
Si Wolf City trouve le juste équilibre, Vive La Trance porte déjà les
stigmates d'une pop facile sans inspiration. Et cette
tendance ne fera que s'aggraver avec Hijack et Made in Germany, tous
deux en 1975, où Amon Düül II rate son opération de charme.
Devant tant d'acharnement pour si peu de résultat, AMON DÜÜL II ne résiste pas et
craque de toute part. John WIENZIERL s'en ira fonder l'AMON DÜÜL anglais avec
l'ex-HAWKWIND Dave ANDERSON, créant ainsi une sous-subdivision de la formule d'origine.
L'AMON DÜÜL II, quant à lui, bien évidemment, suite à cette table rase, est
méconnaissable, mais ne laisse malheureusement présager rien de bon. Pyragony X
en 1976 en est l'illustration parfaite.
Malgré ses hauts et ses bas, la formation allemande compte sans conteste parmi les plus
importantes et les plus influentes du genre, et n'a d'autre égal que CAN, en terme de
popularité.
(D.S)
Quelques liens sur le sujet:
http://www.andygilham.com/amonduul2/ad2.htm