|
|
Anekdoten
En 1993 paraît Vemod (Spleen) et d'entrée de jeu, dans la foulée de ce que l'on appelle le second âge d'or du progressif, spécialistes et amateurs s'accordent à dire qu'ANEKDOTEN fait partie des grandes formations émergentes.
Emmené par le frêle Niklas BERG qui compense sa grande timidité par un jeu de guitare torturé, la formation suédoise se complète par Jan Erik LILJESTRÖM à la basse et au chant, Peter NORDIN à la batterie et la très jolie Anna Sofi DAHLBERG au violoncelle et au... et au ? Et au mellotron, ça y est ; le mot est lâché. C'est en effet au mellotron que sont données les premières mesures de l'instrumental Karelia qui restera un favori sur scène dans le répertoire du groupe. Pourtant si la section rythmique est agile (le bassiste et le batteur sont des fans convaincus de MAGMA - pour preuve, il suffit d'écouter l'intro de basse de Where Solitude Remains), et si la guitare est habitée (l'unique référence étant le KING CRIMSON période Larks Tongues in Aspic puisqu'au départ, avant de s'appeller ANEKDOTEN, le groupe reprenait leurs titres sous le nom de KING ARTHUR), on ne peut que déplorer le manque d'originalité des compositions. Partagé entre cette impression tenace d'entendre des chutes studio (de grande qualité) de la formation de Robert FRIPP (le final de Karelia plagié sur Easy Money) et l'incapacité du groupe à vraiment se démarquer, en reprenant au passage la rythmique entière d'un titre du légendaire groupe suédois TRETTIOARIGA KRIGET, Röster Fran Minus Till Plus sur The Flow, les qualités du disque, même si nombreuses, ont du mal à faire de celui-ci un classique indéfectible.
Pourtant, son accueil sera enthousiaste et chaleureux, bien plus que leur second album Nucleus (1995) qui, lui, fait preuve d'une forte personnalité. Les amateurs de progressifs à l'ancienne sont restés de glace face à l'agression permanente que véhicule ce disque, aux tendances parfois même post industrielles. ANEKDOTEN va ici se complaire dans les dissonances (de la plage titre à Rubankh en passant par le fumeux This Far From the Sky). L'urgence et la rage qui transpirent sur ce disque n'entâchent pourtant en rien la mélancolie dont ils savent faire preuve comme l'atteste Here.
Ainsi c'est en 2003 que le pop Gravity apparait dans les bacs. Le groupe évolue désormais vers plus de simplicité. (D.S & P.R)
Quelques liens sur
le sujet: |