|
|
Echolyn
Même s'ils s'inspirent inévitablement des maîtres du rock progressif des années 70 (et plus particulièrement de YES, KANSAS et, surtout de GENTLE GIANT) mais aussi du jazz et de la musique comtemporaine, les musiciens d' ECHOLYN ont su créer un rock progressif moderne complètement original. L'arrivée de cette nouvelle formation américaine correspond également à l'emergence de la nouvelle vague progressive du début des années 90 au moment où le néo progressif commence à donner des signes de fatigue. Reprenant à la source la démarche progressive véritable, ECHOLYN n'hésite pas à perturber systématiquement l'auditeur qui, savourant une mélodie très accessible, se voit soumis à une attaque de changements de rythmes incessants et d'arrangements hypercomplexes. Une fois habitué à ce régime on a bien du mal à en décrocher.
Cette formule, ECHOLYN ne l'applique pas encore tout à fait au moment du premier album Echolyn (1991). C'est un groupe encore jeune et qui se cherche encore surtout au niveau des arrangements. On trouvera par compte quelques signes distinctifs qui feront plus tard partis de la marque de fabrique d'ECHOLYN: Les harmonies vocales de Brett KULL (guitares), Chris BUZBY (claviers) et de Ray WESTON (chant); Le son caractéristique de la guitare de KULL et des claviers de BUZBY. Malheusement ce disque est aujourd'hui indisponible.
C'est seulement un an plus tard que le miracle va s'accomplir avec Suffocating the Bloom (1992). La métamorphose est impressionnante. La maitrise technique (la section rythmique formée par Paul RAMSEY et Tom HYATT) et les arrangements sont irréprochables. Longtemps introuvable le voila enfin disponible par le biais du site officiel du groupe (voir le lien plus bas).
Après l'anecdotique ...And Every Blossom (1993), qui est un mini album de morceaux acoustiques aux antipodes de Suffocating the Bloom, ECHOLYN signe un contrat avec Sony. Il fait désormais parti des rares groupes de rock progressif à avoir été signés par une major. C'est d'autant plus étonnant que la musique d'ECHOLYN est vraiment sans concession. En 1995, parait donc As The World, qui confirme le style institué par Suffocating mais avec une qualité dans la production encore plus impressionnante. Il est aussi plus musclé que son prédécesseur.
Malheureusement, les musiciens d'ECHOLYN décident brusquement de se séparer en 1996. Ils sortent néanmoins When The Sweet Turns Sour (1996) un album posthume de morceaux inédits superbes mais qui sont malheureusement restés à l'état de démos, de deux titres live et d'une reprise de GENESIS qui donne d'ailleurs son nom au disque. Ce CD ne fait qu'accentuer l'amertume de voir un tel groupe jeter l'éponge.
Chacun des musiciens mène alors toujours une activité musicale. Celle qui correspond le plus à la démarche d'ECHOLYN est celle de Chris BUZBY et son nouveau groupe FINNEUS GAUGE. C'est un peu à la suite de la dislocation de ce dernier en 1999 que les anciens musiciens d'ECHOLYN complètement libérés des contraintes commerciales de Sony décident finalement de repartir de plus belle. Tout le monde est de retour en 2000 (sauf Tom HYATT qui laisse sa basse à Ray WESTON) pour enregistrer un nouvel album en compagnie d'une nouvelle recrue: Le percussioniste Jordan PERLSON.
Le résultat obtenu, Cow Boy Poem Free (2000), auto produit par le groupe n'est certes pas à la hauteur d' As The World d'un point de vue ambitueux mais ressemble plus à un album de retrouvailles bon enfant. Le propos est bien plus accessible aujourd'hui et .on se laisse gentiment prendre par la bonne humeur qui s'y dégage. ECHOLYN démontre une fois de plus toute sa classe et même si sa musique est moins complexe aujourd'hui il y a toujours ce petit quelque chose qui la rend si attrayante et si personnelle. L'album suivant Mei (2002), toujours avec les mêmes membres (ce qui est très encourageant) est plus conceptuel et présente l'originalité de ne proposer qu'un seul et même morceau d'une heure (ce qui ne fut guère dans les habitudes du groupe). Enfin, le dernier album en date, proche de Cow Boy Poem Free et qui s'intitule The End Is Beautiful (2005) ne donne guère espoir d'un retour vers la grande époque mais témoigne d'une haute maitrise artistique.
(P.R)
Quelques
liens sur le sujet: |
|