Kenso

Il est grand temps de parler ici de KENSO, un groupe majeur qui a su faire ce que l'on pourrait appeler la quintescence de la fusion jazz-rock / rock progressif. Son seul défaut aura été d'être un groupe japonais donc très difficilement disponible discographiquement en Europe. Dans le cas contraire, KENSO aurait pu faire parti des chefs de file du jazz rock progressif des années 80 (ce qui nous aurait épargner de la présence quasi exclusive du néo progressif durant ces mêmes années).

D'un point de vue biographique, KENSO est né en 1974 à l'initiative du guitariste Yoshihisa SHIMIZU. Ce dernier en est encore aujourd'hui le leader et compose la quasi totalité du répertoire. Il faudra le début des années 80 (et la fin des études de dentiste de SHIMIZU !) pour voir apparaitre le premier album éponyme (pratiquement impossible à retrouver, même au Japon).

Mais c'est Kenso II (1982) qui va vraiment marqué le style musical des japonais. L'influence majeure reste pour moi Steve HACKETT (période Spectral Morning et Defector) même si les influences avouées de SHIMIZU se situent du coté de LED ZEPPELIN et de YES. On voit également tout de suite en tant que français de qui le groupe MINIMUM VITAL s'est inspiré à ses débuts ! La musique est à 100 % instrumentale où la guitare, la flute et les claviers se partagent le beau rôle au service de la mélodie et des harmonies qui font merveille.

En 1985, sort Kenso III (1985) alors que le groupe s'est enfin trouvé un reseau de distribution et entame une panoplie d'album live - Music For five Unknown Musicians (1985), In Concert (1986). Le line Up se stabilise à l'occasion du quatrième album Sparta (1989). On trouvera donc Yoshihisa SHIMIZU (guitares, synthesizers), Kenichi OGUSHI (synthesizers), Toshihiko SAHASHI (synthesizers), Shunji SAEGUSA (basse) et Masayki MURAISHI (batterie). La musique devient très jazz fusion façon RETURN TO FOREVER et Pat METHENY.

Quand Yume No Oka sort en 1991, Kenichi MITSUDA vient de remplacer SAHASHI aux claviers. Ce dernier album est véritablement la quintescence de KENSO. Retour à cette fameuse fusion progressive mélant le jazz rock et le meilleur du rock progressif (HAPPY THE MAN, NATIONAL HEALTH) en contradiction avec les sonorités plutôt froides de Sparta.

A la fin des années 90, le label MUSEA nous fait enfin profiter des talents de KENSO en distribuant directement un live et un nouvel album studio - respectivement In The West (1997) et Esoptron (1999). Je ne connais que le live In The West (il reprend en grande partie des titres issu des meilleurs albums) et je le conseille vivement pour les novices (il n'est en théorie pas trop difficile à obtenir).

L'an 2000 est l'occasion de féter ses 25 ans d'existence avec la sortie du live Ken Son Gu Su reunissant tous les membres de KENSO, toutes périodes confondues.

Pour finir, signalons la sortie d'un tout nouvel album studio intitulé Fabulis Mirabilibus De Bombycosi Scriptis (2002).

(P.R)

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