|
|
Rush
Power trio canadien formé au tout début des années 70 dans la région de Toronto par Geddy LEE (chant, basse et claviers) et Alex LIFESON (guitares, Taurus bass pedal et claviers). Très fortement influencé par LED ZEPPELIN pour leur premier album simplement intitulé Rush (1973), c'est avec le recrutement définitif de Neil PEART au poste de batteur et percussionniste pour l'enregistrement du deuxième album, Anthem (1974) que le trio va pouvoir développer sa propre personnalité. Dès lors, bien qu 'il faille attendre l'album suivant, Caress Of Steel (1975) pour en sentir les premiers signes évidents, une collaboration très efficace va naître: LIFESON et LEE vont se partager la composition et PEART se chargera de l'écriture des textes (à quelques exceptions près).
D'autre part la haute technicité de PEART à la batterie et aux diverses percussions, l'agilité de LEE à la basse ainsi que la véritable science du riff de LIFESON à la guitare vont leur permettre de créer un style complètement inédit: une alliance entre la puissance électrique du hard-rock et la sophistication du rock progressif. Des morceaux à l'architecture alambiquée parsemés de breaks instrumentaux usant de changements de tempo et abusant des signatures rythmiques complexes faites de mesures composées constitueront la marque de fabrique du groupe avec la recherche perpétuelle d'une certaine tension harmonique. Toutefois cette virtuosité sera mise au service d'un réel talent pour la composition. Par ailleurs la stabilité de la formation lui permettra de connaître une très longue et prolifique carrière discographique, sortant un album par an jusqu'à la fin des années 80 pour ralentir ses parutions dans la décennie suivante. Et la discographie de RUSH a ceci de particulier qu'elle s'articule en cycles de 3 albums dans lesquels le groupe va choisir de développer un style et une approche différente pour chacun. Il en sera autant question pour la tonalité donnée à l'ensemble des albums constituant un cycle (choix des arrangements, des sonorités) que pour les thèmes abordés dans leurs textes ainsi que pour les visuels employés pour les illustrer. A noter que toutes les pochettes seront réalisées par le designer Hugh SYME. On peut donc considérer le premier cycle qui s'achève avec Caress Of Steel comme la progressive mutation du style de RUSH: parti d'un hard-rock très direct sur les deux premiers albums, le trio va commencer à composer des morceaux plus ambitieux tant par leur durée que par leur recherche de multiples ambiances. On peut y déceler alors de véritables velléités progressives (The necromancer, The fountain of Lamneth). Mais on y retrouvera également une poignée de titres plus basiques, dans la droite lignée des opus précédents (Bastille day, I think I'm going bald).
L'année suivante verra la sortie de A Farewell To Kings (1977) qui confirmera la tendance de plus en plus progressive. Ici l'instrumentation va sérieusement s'étoffer avec l'apport de nombreuses percussions ajoutées au kit de Neal PEART et également avec l'avènement du Mini-Moog joué par Geddy LEE. Ainsi, même si le groupe n'abandonnera jamais complètement l'aspect typiquement américain de sa musique, à savoir un rock carré basé sur une grosse guitare électrique (le morceau éponyme ou la chanson Cinderella man), ce nouvel album sera l'occasion pour lui de s'affirmer définitivement. Au travers des deux plus longues compositions de l'album, Xanadu et Cygnus x-1 (une dizaine de minutes chacune environ ) RUSH enfonce le clou de manière magistrale et s'impose comme une valeur sûre du progressif Nord-américain tendance musclée. On peut même oser affirmer sans crainte que le trio y écrit une page importante de l'histoire de cette musique avec la mythique intro atmosphérique de Xanadu qui, avec son gimmick de percussions et sa montée en puissance amorcée par les arpèges de guitare électrique sera maintes fois reprise par les nombreux groupes influencés par RUSH ( DREAM THEATER en tête ). Dans Cygnus x-1, première partie d'une nouvelle fresque science-fiction écrite par PEART, c'est la basse de Geddy LEE qui fait des merveilles sur les syncopes de la rythmique alors que la guitare plante ses accords suspendus, n'en rendant l'harmonie que plus captivante. Il est d'ailleurs important de souligner encore cette partie du travail de LIFESON, soutenu par les nappes de synthétiseur créées par LEE, et ceci même dans les compositions les plus directes et concises du groupe.
A SUIVRE... (E.V)
Quelques liens sur
le sujet: |