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Gnidrolog

 

GNIDROLOG, anagramme boîteux du nom de famille des frères GOLDRING qui veillent à la destinée de ce groupe, mérite plus d'attention. Encore un laissé pour compte de l'histoire progressive qui, parce que écrasé par les étoiles montantes de l'époque pour lesquelles la presse n'avaient d'yeux, n'a jamais pu faire son nid, et s'est quitté après deux albums, respectivement en 1971 et 1972.

Nous sommes donc à l'origine du mouvement, et peut-être qu'un élément de l'échec et du manque de chance de GNIDROLOG viendrait du fait d'une certaine similitude avec VAN DER GRAAF GENERATOR. Pas forcément dans la musique, mais plutôt dans l'approche. Et quand on sait que VAN DER GRAAF GENERATOR a ramé lui aussi pour se faire connaître, c'est dire si la situation de GNIDROLOG était difficile...

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En 1971 paraît donc In Spite of Harry's Toe Nail. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'agressivité de titres comme Long Live Man Dead ou Snails qui peuvent évoquer l'aspect le plus schizoïde d'un Peter HAMMILLl. Là aussi, si les guitares peuvent se montrer fort appuyées, le premier rôle est pourtant tenu par la flûte. Ainsi, l'album se décline entre moments de rage et ballades champêtres, comme on pouvait en écouter sur The Least We Can Do is Wave to Each Other, par exemple.

Toutefois, une des particularités du groupe, et on pourrait voir en cela aussi une raison du peu d'attention qu'on lui accorda, c'est le chant de Colin GOLDRING, assez proche de David SURKAMP (PAVLOV 'S DOG), pourtant pas encore présent sur la scène internationale ; voix haut perchée, hésitante, parfois tremblottante. Mais ne tablons pas sur cette mauvaise foi : le chant est le talon d'Achille du mouvement progressif. Il y a eu, en tout et pour tout, peut-être entre trois et quatres grands chanteurs, et encore, on parle en terme de charisme.

 

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Bref...En 1972, le quatuor s'adjoint les services d'un violoncelliste et d'une pianiste pour enregistrer leur pièce maîtresse : Lady Lake. Tour à tour mélancolique et perturbé (I Could Never Be a Soldier, Social Embarrassment), la musique de GNIDROLOG fait dorénavant la part belle aux envolées de saxophone, laissant à la guitare qu'un rôle rythmique, assez rare, ou décoratif, voire lancinant. Six titres et six belles et fortes compositions qui, heureusement, l'ère de l'informatique s'ouvrant à nous, sont désormais à nouveau disponibles sur leur site officiel.

Cet engouement, dont bon nombre de groupes progressifs obscurs de l'époque (HAPPY THE MAN, THE MUFFINS) ont pu mesurer les conséquences bénéfiques, a incité GNIDROLOG à se reformer en l'an 2000 pour nous livrer, près de trente ans plus tard, une suite à Lady Lake. Il s'agit de Gnosis, dont certains des titres ont été composé à l'époque. Si on reconnaît la patte du groupe, et qu'on salue des incartades bien venues en musique orientale (Reach for Tomorrow), l'album pêche par sa longueur : quatorze titres, et souvent, les uns sans lien apparent avec les autres, faisant de Gnosis un patchwork d'idées pas forcément compatibles, mises bout à bout sans conviction. A l'instar d'un Greg LAKE, la voix de Colin GOLDRING est méconnaissable. Un petit plus, diront certains, qui est en fait un moins.

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A noter qu'un album en concert, chaudement recommandé, datant de 1972 a, lui aussi, fait l'objet d'une ressortie. Ne boudez pas votre plaisir avant qu'il ne soit trop tard !

(D.S)

 

Quelques liens sur le sujet: 

http://stewartelliott.org/gnidrolog