val.jpg (17039 bytes)

 

 

 

cardiacsband.jpg (16434 bytes)

Cardiacs

 

C'est dans l'urgence de vous parler d'une des formations les plus singulières de ces dernières années que je m'apprête à rédiger ce semblant de texte. Car si j'ai eu la chance d'écouter les CARDIACS, je n'ai pas tout écouté. Il me sera dès lors difficile de vous en tailler un portrait des plus fidèles.
Pourtant, ce que j'ai à dire ne s'embarasse pas de formules tarabiscotées où je tergiverserais tout le long d'une phrase dont on attend avec fébrilité ce
point final devenu crucial qui tarde à venir : c'est génial !

C'est à l'huile de bras que Tim SMITH et d'autres membres de sa famille, Sarah et Jim, vont constituer ce groupe survolté à la musique emballante et
indescriptible. Refoulé de partout, ignoré de beaucoup, les CARDIACS persistent et signent quoi qu'il arrive. On ne veut pas les diffuser ? Qu'importe ; ils créent leur propre label, Alphabet, premier signe d'indépendance obligé, pour diffuser leur musique. On ne veut pas les écouter ? Peu importe ; contre vents et marrées et face à d'incessants changements de personnels, la bande à Tim SMITH perdure, se constituant, au fil des années, un catalogue relativement étoffé. Rendez vous compte : vingt ans séparent leur dernier album en date, Guns , sorti en 1999, de leurs premiers essais discographiques (que l'on peut écouter sur  Archive Cardiacs , datant de 1979) !

 

cardiacsarchive1.jpg (6988 bytes)         cardiacslittleman.jpg (8399 bytes)


Leur premier véritable album est, à mon sens, aussi leur meilleur : A Little Man, A House And The Whole World Window  paraît en 1988, et c'est
précisement ici que nous arrivons tous, chers amis lecteurs, au moment fatidique. Que dois je écrire pour que l'envie de découvrir ce groupe vous
dévore ? Parfois, trop en dire gâche la surprise. Mais en ce qui me concerne, pour l'instant, je n'ai franchement pas grand chose à vous mettre
sous la dent, et le peu que je puisse m'essayer à rédiger est encore dans mon esprit trop confus, trop insaisissable. C'est trop difficile. Et c'est
trop dommage.

Tentons donc un descriptif.Houla, mauvaise idée. Les CARDIACS sont du genre à faire exploser la structure même de leurs chansons. Ils passent du coq à l'âne, souvent au sein d'un même titre, parfois changeant d'atmosphère d'un titre à l'autre. L'ambiance générale est assez pêchue, le rythme entêtant est martellé avec conviction et la débauche d'énergie ne se fait pas nécessairement par un déluge de notes de guitares bien crasses. Un
peu entre pub rock et garage band. Cela ne les empêche pas d'y ajouter ce petit ingrédient qui fait toute la différence : outre leurs structures
souvent tarabiscotées, il y a aussi les arrangements, soignés et précieux, et pour tout dire, prenants, arrivant à s'échapper des pièges tendus par les
sonorités plastiques des années quatre-vingt. Il y a du ZAPPA ou du GENTLE GIANT dans leur manière de traîter la musique, la bousculant, s'amusant avec elle comme un gosse qui essayerais d'imbriquer des pièces de légo de mille et unes manières.

cardiacsonland.jpg (11857 bytes)


On Land and in the Sea poursuit un an plus tard la même exploration, même si le son se veut ici nettement plus dur et enlevé. Le niveau sonore
reste quasi en permanence dans le rouge et la sophistication des arrangements du premier album se retrouve ici noyé dans un son compact tant
l'album forme un tout, les titres étant pour ainsi dire enchaînés les uns à la suite des autres. En ce qui me concerne, et au regard de ce que j'ai pu
écouter jusqu'ici, ce sont là leurs deux meilleurs albums, ceux qui font preuve du plus d'originalité, ceux qui définissent véritablement leur univers.

 

cardiacsheaven.jpg (7865 bytes)



Songs for Ships and Irons  est publié en 1991, mais je n'ai pu me pencher que sur le cas de sa suite, l'album de 1992, Heaven Born and Ever Bright .
C'est fort peiné que j'ai pu me rendre compte que les CARDIACS ont (du moins pour cet album) déjà laissé tomber leur niveau de créativité. Si
l'énergie sautillante et entraînante est toujours là, il n'y a plus aucune trace de cette recherche d'écriture démentielle et iconoclaste.  The
Alphabet Business Concern
  en ouverture a encore ce côté solennel que certains titres du passé possédaient déjà, mais la longue pièce de huit
minutes qui referme l'album  Snakes-a-Sleeping , alors qu'elle avait tout le temps de ballader l'auditeur et de le secouer, n'en fait rien. L'esprit
d'un MADNESS qui rencontre le XTC des débuts planne sur ce disque. Un mélange déjà bien improbable mais en deça de ce que le groupe a pu nous
livrer jusqu'ici.

cardiacssingtogod.jpg (7677 bytes)        cardiacsguns.jpg (8331 bytes)


Depuis, ils se sont évidemment collés à l'idée du concept album avec le double et prétentieux  Sing to God Parts I & II , paru en 1996, que leurs
admirateurs considèrent comme un retour à l'excellence de leurs débuts. Sans compter les innombrables sorties confidentielles faites d'archives ou de
prestations en concert, " Guns " (1999) clôt, pour l'instant, l'histoire du groupe.

cardiacsseaside.jpg (4700 bytes)         cardiacslive.jpg (12409 bytes)


Il n'empêche que malgré cette baisse de régime, un groupe comme Mr.BUNGLE cite souvent nos amis anglais comme une de leurs références majeures. C'est dire. Se procurrer un de leurs albums est une entreprise périlleuse et qui coûte relativement chère. Jusqu'à présent, il n'est possible que de les commander sur leur site et, comme il s'agit d'auto production, les prix ont tendance à plafonner vers le haut. Mais croyez moi, si vous êtes un minimum curieux, intéressé à tout et très large d'esprit, le moindre euro investit dans A Little Man, A House And The Whole World Window   ou  On Land and in the Sea  en vaut largement la peine.

(D.S)

 

 

Quelques liens sur le sujet: 

http://www.cardiacs.com/