Le Orme
Des grands noms de la scène
italienne, LE ORME est la formation la plus ancienne. Elle débuta en 1969,
avec un album difficile à se procurer, Ad Gloriam, qui prend
le train du psychédélique rock à la sauce bolognaise, comme les allemands
le faisaient déjà à la bière, avec AMON DÜÜL II ou GURU GURU. Dès leur
second album, Collage (1971), c'est un revirement total qui va
valoir à cette formation évoluant en trio le doux sobriquet de l'EMERSON,
LAKE & PALMER du Sud...
Toni PAGLIUCA (Emerson), Aldo
TAGLIAPIETRA (Lake) et Michi DEI ROSSI (Palmer) ne vont en rien démentir cette étiquette
qu'ils vont même s'employer de confirmer, d'albums en albums. Si Collage et Uomo
di Pezza (1972) ont un son général encore très orienté acoustique, c'est avec Felona
E Sorona qu'ils vont asseoir leur réputation. Paru en 1973, l'album aura même
droit, comme de coutume, à une version anglaise, traduite pour le coup par Peter HAMMILL,
le poète noir de VAN DER GRAAF GENERATOR.
Contrairement à leurs homologues anglo-saxons, LE ORME se focalise avant
tout et surtout sur les mélodies et ne se serventde leur technique qu'afin
de donner plus de consistance à leurs compositions. Pas de lourdeurs ici
ou d'emphase démesurée. C'est tout en retenue et en perpetuelle recherche
d'équilibre que nos trois compères vont construire leurs albums.
Si Uomo di Pezza et Felona E Sorona faisaient figure
de concepts albums, de par l'uniformité générale des titres proposés,
courts en majorité avec un ou deux titres de longueur plus respectable
(jamais au delà des dix minutes), Contrappunti, publié en 1974,
parmi leur plus belle réussite, rompt avec cette osmose, en proposant
sept titres aux atmosphères bien distinctes, mais néanmoins complémentaires
(l'étonnante ballade électro-instrumentale Aliante).
L'année suivante, avec Smogmagica (1975), ils recrutent le guitariste Germano
SERAFIN qui poursuivra en leur compagnie trois albums durant pour un son plus rock et plus
conventionnel aussi. Un sursaut néo-classique extrêmement raffiné en 1979 avec Florian
pourra faire croire à une renaissance, mais dès l'album suivant, Piccola Rapsodia
Dell'Ape (1980), LE ORME replongera dans une musique sans rélle innovation, ni
passion.
(D.S)
Quelques liens sur le sujet:
http://leorme.alma.it/