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Area

 

 

Sous-titré "groupe POPulaire international" dans le plus noble sens du terme, AREA est la seule expérience transalpine des années soixante-dix à proposer, dans le champ progressif, une musique aussi dense, intense et engagée.

Toujours prêt à se produire dans les concerts, bals ou fêtes pour l'humanité, comme le fera d'ailleurs HENRY COW, AREA a cloué sur place ses auditeurs en leur proposant une musique pleine d'énergie, réminiscente de l'agilité de groupes contemporains comme SOFT MACHINE ou le MAHAVISHNU ORCHESTRA en y insufflant des touches contrastées mais décisives de musique folklorique, d'Europe ou d'ailleurs.

Autour d'un quintette explosif constitué de Patrizio FARISELLI (claviers), Giulio CAPIOZZO (batterie), Gianpaolo TOFANI (guitares), Jan Patrick DJIVAS (basse) - qui ne restera que pour le premier album, remplacé ensuite par Ares TAVOLAZZI - et l'impressionnant et virevoltant Demetrios STRATOS aux gymnastiques vocales, le groupe publie en 1973 Arbeit Macht Frei, un vibrant manifeste antifasciste (ou pro-communsiste, faites votre choix) en six titres expéditifs et incandescents.

 

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Luglio, Agosto, Settembre (Nero) ouvre l'album de bien belle manière : un chant arabe en guise d'introduction, puis une partie a capella du vocaliste virtuose avant que le groupe le rejoigne pour un thème lancinant et répétitif qui ira en crescendo, inspiré des cultures orientales. Cette rencontre entre énergie rock, virtuosité jazz et mélodie étrangère deviendra la marque de fabrique du groupe qui tentera, à chaque album, de renouveller l'exploit.

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Ce sera Cometa Rosa (cette fois en grec) sur Caution Radiation Area (1974), album plus ardu mais non moins réussi et qui montre définitivement la volonté d'AREA d'expérimenter plus que tout, et L'Elefante Bianco sur Crac! (1975), album plus équilibré et qui assied de manière indubitable le savoir-faire de nos compères. En dépit de ces nombreuses qualités, on perçoit aussi avec un peu d'amertume l'incapacité d'AREA à se renouveler, répétant inlassablement les mêmes plans (mais quels plans!).

Are(a)zione (1975) est un excellent disque en public pour qui veut se familiariser avec le groupe dans sa plus belle période ou apprendre la mélodie de l'Internationale...oo

 

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En 1976, sans doute conscient de son sort, Area prend un virage définitif dont Maledetti sera le résultat. Le groupe perd un peu de sa si passionnante personnalité à force de s'être attribué les services d'un nombre incalculable et prestigieux d'invités (un quatuor à corde, mais aussi le percussioniste Paul LYTTON ou le saxophoniste Steve LACY). Si les repères ne sont plus sensiblement les mêmes, Maledetti reste en bout de course un bon album.

 

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La même année, comme pour enfoncer le clou de leur intransigeance, paraît Event'76, un autre enregistrement public mais à mille lieues du consensuel Are(a)zione. Ici, ils déploient sans filet leur goût du risque et leur sérieux penchant à l'improvisation, sur des variations du bien nommé Chaos II où Steve LACY est, une fois encore, de la partie. Malheureusement, le disque souffre d'une piètre qualité d'enregistrement, rendant l'expérience encore plus ardue qu'elle nel'est déjà.

En 1977, les têtes pensantes du groupe se lancent dans des carrières solos qui, plus que jamais, montrent leur détermination à s'aventurer dans des contrées inexplorées. Après l'expérience Electric Frankestein, ce sera Antropofagia, album d'improvisation au piano solo pour Patrizio FARISELLI, Indicazzioni, album d'expérimentation guitaristique mené par Gianpaolo TOFANI, et Metrodora par Demetrios Stratos qui, comme on peut s'y attendre, fait la part belle aux vocalises.

AREA, qui jusqu'ici, tentait d'impliquer son public en l'agressant avec sa musique, se remet une nouvelle fois en question et se demande s'il n'a pas été trop loin. Sans abandonner son sévère penchant pour les choses difficiles, AREA revient à ses sources avec 1978 Gli Dei Se Ne Vanno, Gli Arrabbiati Restano!, un album qui fait le plein de mélodies étrangères.

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C'est aussi ici que la carrière du groupe va se stopper net, en dépit d'un ultime album instrumental, Tic Tac (1980), Demetrios STRATOS succombant à New York d'une leucémie.

En résumé, AREA fait partie des groupes d'exceptions, si pas exceptionnels, dont la mâturité du propos en fait bien plus qu'un simple représentant de la musique pop internationale ; un illustre défendeur de la musique universelle.

(D.S)

Quelques liens sur le sujet: 

http://www.fariselliproject.it/indexn.html