Happy The Man
Depuis 1999, où ils se sont reproduits
sur scène, on trépigne d'impatience dans l'attente du nouvel album studio promis des
américains de HAPPY THE MAN !
Comme illustré sur la compilation Beginnings, l'histoire du groupe, dont le nom
est tiré d'une face B de GENESIS, débute en 1974. Cliff
FORTNEY, puis Dan OWEN, seront les chanteurs attitrés du groupe dont la musique,
raffinée et subtile, fait bel et bien référence au groupe anglo-saxon. Ils ne resteront
pourtant pas longtemps. Dan OWEN enregistrant pour eux une version chantée du New
York Dreams Suite qui fera son apparition en 1977 sur leur premier album, dépouillé
de toutes paroles.
En effet, très vite, le groupe va
trouver sa formule magique dans une musique quasi exclusivement instrumentale, les
quelquespassages chantés pris en charge par le guitariste Stanley WHITAKER. Autour de
lui, deux claviéristes hors pairs, deux esthéticiens de premier ordre, Frank WYATT et
Kit WATKINS, cumulant tous deux les sièges de flûtistes et saxophonistes, donnant une
couleur inédite à l'ensemble. Pour compléter la formation, Rick KENNELL tiendra la
basse. Le siège du batteur fera l'objet de changements fréquents, successivement tenus
par Mike BECK, Ron RIDDLE (qui rejoindra BLUE ÖYSTER CULT !) et Coco ROUSSEL.
En 1999, sous le titre Deaths Crown, le label américain Cuneiform publie des
parcelles d'enregistrement précédant de un anà peine la sortie de leur premier album
éponyme. On y découvre un HAPPY THE MAN très ouvertement progressif puisque la pièce
titre est une longue plage de 38 minutes, décomposée en onze parties. Si le document se
révèle intéressant (on y retrouve des idées qui feront leur chemin jusqu'aux albums
suivants), il montre aussi les limites du groupe qui ne se montre en définitive pas
tellement à l'aise avec un format de chanson aussi étendu. Ils en tireront la leçon et
se concentreront désormais sur des titres plus calibrés, pas pour autant dénués
d'idées foisonnantes, un peu comme GENTLE GIANT.
Paraîssent donc enfin sur Arista, en 1977 et 1978, Happy the Man et Crafty
Hands, les deux seuls albums a avoir été publiés alors qu'ils étaient encore en
activité. Composés de neuf et huit titres, l'atmosphère magique et lunaire qui
caractérise leur musique est présente sur les deux albums, emprunts d'une cohésion sans
faille. Ils y trouvent le parfait équilibre ; aucun des musiciens ne se servant des
titres comme autant d'occasions pour pouvoir se
mettre en lumière, et ce même si chacun excelle dans la maîtrise de ses instruments
respectifs. Au contraire, même si les notes semblent tomber comme lors d'un déluge, à
aucun moment on a l'impression qu'il y en a une de trop.
Des titres comme Starborne, Carousel, Service with a Smile ou The Moon, I
Sing (Nosuri), avec une économie de moyen font mouche à tous les coups et côtoient
des titres aux constructions plus complexes comme Stumpy meets the Firecracker in
Stencil Forest, Knee Bitten Nymphs in Limbo ou Ibby It Is qui raviront à la
fois les amoureux de Canterbury et les amateurs des morceaux à
tiroirs de Gentle Giant.
Il faudra attendre 1990 pour que leur troisième album, prévu pour 1980, et intitulé
pour l'occasion 3rd - Better Late..., ne ressorte des caves humides, grâce, une
fois encore, à Cuneiform. En dix titres, on retrouve le groupe là où il nous avait
laissé, avec toujours sa science exacte des arrangements. C'est peut-être là leur
disque le plus rassembleur puisqu'aux côtés de petites merveilles comme Footwork
et Labyrinth, on retrouve pas moins de quatres titres chantés, trahissant un
désir évident, mais un peu tardif, de toucher une plus grande audience. La légende
raconte que Peter GABRIEL, lui-même, aurait souhaité emmener avec lui HAPPY THE MAN lors
de sa première tournée solo.
Nous ne serions pas tout-à-fait complet si nous ne vous parlions pas de l'album Live,
enregistré en 1978, et publié en 1997 par Cuneiform (vous aviez deviné ?) où le groupe
évolue déjà avec son dernier batteur, Coco ROUSSEL, dans un répertoire instrumental de
A à Z, livrant parfois des versions étonnantes et réarrangées d'airs connus. Peu de
temps après, Kit WATKINS ira rejoindre CAMEL.
Mais ça, c'est une autre histoire...
(D.S)
Quelques liens sur
le sujet:
http://www.happytheman.com/