Premiata Forneria
Marconi
Quand on parle de rock progressif
italien, c'est le nom de P.F.M. qui revient toujours en premier, comme une évidence. Si
on ne peut que se plier face à leur science des arrangements et leur sens inné des
mélodies, ce n'est pourtant pas en raison de ces qualités que le groupe a pu demeurer si
populaire.
Premiata Forneria Marconi, son nom complet (celui de son sponsor, une
boulangerie !), est le premier groupe a avoir percé avec succès à l'étranger,
et ce suite à sa signature sur le label Manticore d'EMERSON,
LAKE & PALMER. Si l'histoire de cette réussite est unique en son
genre, elle est aussi à déplorer car, à partir de 1975, le groupe ne mettra
jamais autant d'énergie dans sa musique que dans sa volonté à vouloir
percer coûte que coûte Outre-Atlantique.
Remarqué suite à ses deux premiers albums, parus en 1972, Storia di Un Minuto
et Per Un Amico, à compter parmi les classiques indéfectibles du rock
progressif transalpin, les membres de P.F.M. se voient donc proposer ce contrat en or, un
contrat qu'ils ne peuvent refuser à Greg LAKE, ancien chanteur de leur groupe fétiche, KING CRIMSON dont ils reprennent quasi l'intégralité du répertoire
sur scène (comme exemplifié sur la double compilation en concert publiée par Recall en
1998, Celebration).
Photos of Ghost (1973) sera le
premier de ses disques, taillé pour le marché anglo-saxon. A part le magnifique Il
Banchetto, lesautres titres, extraits des deux premiers albums, sont traduits dans la
langue de Shakespeare, par Peter SINFIELD, lui-même, parolier du Roi Pourpre ! Il en sera
de même pour The World Became the World (1974), version anglaise du troisième
album en langue italienne du groupe, L'Isola di Niente. La plage titre de la
version anglaise est l'adaptation du titre Impressioni di Settembre, du premier
album. Indistinctement, ces trois albums italiens, ou ces deux albums anglais sont des
réussites, même s'il est évident que les traductions font perdre quelque peu le charme
inhérent à leur musique.
Dès 1974, le bassiste Jan-Patrick
DJIVAS, ancien AREA, en remplacement de Giorgio PIAZZA, se joindra
à Flavio PREMOLI, claviers,Franz Di CIOCCO, batterie, Mauro PAGANI, violon et flûte et
Franco MUSSIDA, guitare et chant.
Leur course effrenée pour la gloire va réellement avoir des conséquences
néfastes sur le groupe l'année suivante, avec la publication de Chocolate
Kings (1975), premier album au chant exclusivement anglo-saxon où,
pour l'occasion, a été recruté l'ancien chanteur d'ACQUA FRAGILE, Bernardo
LANZETTI, singeant plus que jamais Peter GABRIEL.
La richesse et la diversité de leur instrumentation (violon, flûte, percussions,
mellotron) se juxtaposant désormais à cette nouvelle voix donne à l'ensemble
une sensation tenace de déjà entendu à laquelle il est difficile d'échapper
: le résultat est décevant, P.F.M. troquant sa réelle personnalité faite
d'influences néo-classiques, baroques et de mélodies champêtres en faveur
d'un postulat en ersatz de GENESIS...
S'il tourne intensément aux États-Unis, P.F.M. va, aussi, par la même occasion, y
perdre définitivement son âme. Après un Jet Lag en 1977, carrément fusion, et
le bien nommé Passpartu un an plus tard, le groupe semble ne plus savoir où
donner de la tête pour essayer de rencontrer son public. A défaut, ils finissent par se
résigner à revenir vers l'Italie avec l'album Suonare Suonare, paru en 1980,
qui y rencontrera un beau succès, notamment grâce au titre Si Puo Fare.
La carrière du groupe va se poursuivre néanmoins, avec va et vient du personnel, split
et reformation, mais jamais, ils ne retrouveront l'excellence de leur gloire passée.
(D.S)
Quelques liens sur le sujet:
http://www.pfmpfm.it
http://www.gaudela.net/pfm/main.html